8 septembre 2012

le grand artiste Ben : "je vous chie à la raie"

Qu'est-ce qui permet de dire d'une oeuvre que c'est de l'art ? parfois, c'est pas facile, pas facile, d'autant que des mouvements de pensée du XXème siècle ont balayé les idées et ont brouillé les cartes. Du coup, il arrive couramment qu'on fasse passer de l'art pour du simple savoir-faire, et du divertissement pour de l'art, des artistes pionniers ou marginaux pour des casse-couilles, et des bonimenteurs à sensations pour des artistes !

Certains artistes n'ont pas eu trop de scrupules à usurper le titre d'artiste quand ils n'ont fait que mettre en forme les désirs d'un public, faire du buzz, un peu comme ces bons maquettistes ou ces bons dessinateurs qui bossent dans la pub : ils sentent l'air du temps, flattent la masse, se mettent au frais, et ils prospèrent.

Tout ça pour dire quoi ? Tout ça pour parler de "Ben", Benjamin Vautier, quoi.
"Ben", ce gros jovial qui connaissait plein de monde dans le milieu arty des années 60 et qui a été aux débuts du mouvements Fluxus ; cet artiste, euh, cet opportuniste qui accumule des objets de consommation courante pour en faire des installations trop stylées.

5 septembre 2012

La doxa du PS (2) - Mitterrand ou les mutations du socialisme français.


* * *  Ce texte explique comment le PS des années 1980, à défaut de se confronter aux enjeux politiques de son temps, s'est forgé une stratégie de communication.
Suite de la 1ère partie : "le pouvoir face à l'immigration"

 

A la fin des années 70, la droite, qui monopolisait la vie politique, était de plus en plus contestée : le chômage augmentait et la dette pointait son nez ; la politique culturelle flanchait dans sa mission de faire « rayonner » la France et de démocratiser les savoirs ; la censure morale menée par les pouvoirs publics était mal vécue par des gens en pleine libération des mœurs, avides de nouvelles formes d’expressions et de sociétés. De plus, l’immigration commençait à poser de nombreuses questions, auxquelles les pouvoirs publics ne donnaient aucune réponse significative.
Pour les mouvements de gauche, il y avait tant de choses verrouillées, tant de mesures rétrogrades, tant d’exclusion à dénoncer ! Pour l’opposition socialiste, dans son rôle de contre-pouvoir, il fallait trouver une vraie légitimité comme contre-pouvoir : il y avait tant à faire, à bousculer... rhâa, c’était bandant, c'était énorme !