13 décembre 2016

la RATP a externalisé le savoir-vivre.

Et voilà, on y est. Dans le contexte du "Grand remplacement" des humains par les voies de la com', la RATP (qui régit les transports communs à Paris) a fini par déléguer totalement ses missions d'accueil.
Les distributeurs ont pris la place des guichetiers, les pilotes automatiques ont été installés sur une partie des lignes à la place des conducteurs.
Et voilà qu'à la place d'un joyeux agent de la RATP, fringant et courtois comme on savait les faire, on se trouve face à ça :


Surmonté d'une caméra, ça ressemble presque à un cri d'amour.

4 décembre 2016

Dans la série "code visuel tendance" : les masques de mammifères...

Il y a quelques jours on a chroniqué la tendance d'un code graphique très prisé par les médias hipstériques, le "motif géométrique à facettes".
Pourquoi un code graphique apparaît soudainement dans tous les modes de communications qui ciblent la jeunesse ? Qu'est-ce qu'il traduit ?

Un autre motif envahit les affiches pour des groupes pop, festivals, clips vidéos et campagnes de com' commerciales : c'est l'humain à tête d'animal... et surtout de mammifère ! Même si ce motif a tendance à décliner, il reste très présent, comme le montrent ces visuels de cette fin 2016 :
Affiche pas très à propos
pour une fête de Halloween parisienne.


Pub pour un nouveau centre commercial à Paris
porte de la Villette.



clip de Vic Moan, "I can't stand it !"
 
Est-ce que ça traduit le désir de proclamer notre nature sauvage, alors qu'on vit dans une société ultra contrôlée, trop policée ? Sans doute. C'est d'ailleurs l'univers du rock indépendant — qui affiche des postures de liberté et d'anti-conformisme — qui exploite le plus souvent cette représentation !

30 novembre 2016

le code graphique du moment : le motif géométrique à facettes

C'est sans doute le visuel le plus tendance de ces dernières années : la surface géométrique à facettes. Adopté par les communicants, les stylistes, les labels musicaux, les concepteurs d'affiches, il est omniprésent dans tout l'espace public.


Tenter de comprendre ce que disent les codes graphiques des aspirations collectives est passionnant. Surtout quand ils sont utilisés en masse par tant de communicants.

Utiliser ce visuel "à facettes", c'est faire référence (sciemment, ou bien en imitant des graphistes actuels) des peintres comme Delaunay, Mondrian, Vasarely, Kupka...
Des artistes qui jouaient de la proximité des couleurs, de leur diffraction, de leur superpositions, générant un trouble de la perception. Moments hypnotiques, pertes de contrôle.
Ci-contre : Theo van Doesburg : Contre-composition, 1929. Cette oeuvre s'inscrit dans le mouvement De Stijl, un mouvement qui a révolutionné l'art du début du XXè siècle.
1. Mondrian : Composition en bleu, gris et rose, 1913.
2. Sonia Delaunay : Prismes Électriques, 1914.
3. Vasarely, Duo, 1967



Tel qu'il est utilisé aujourd'hui, ce motif graphique évoque toujours un léger dérèglement des sens, une conscience modifiée comme l'art psychédélique d'il y a 50 ans. Mais c'est ici une version numérisée ; et la précision géométrique révèle une construction rassurante, planifiée comme un origami ou un projet d'architecte.

Ce motif ressemble à ceux des schémas moléculaires.
Surtout, il évoque le diamant, ou la boule à facettes. Bref, il évoque la beauté brillante et hypnotique de la vie nocturne des villes. C'est en tout cas ce que j'ai perçu jusqu'ici, avant que je tente de le formuler.


26 novembre 2016

La suppression des pubs vidéo dans le métro parisien ?

Une fois n'est pas coutume, la RATP, régie parisienne des transports en commun, nous prête un petit bâton pour se faire battre. Une boîte à idées où l'on peut poster et élire les propositions constructives, critiques, y compris contre le matraquage publicitaire.

Le métro est aujourd'hui la zone d'affichage de Métrobus, chargée d'exploiter publicitairement le métro. Outre l'affichage traditionnel, qui exige plusieurs tonnes de papier et pas mal de colle chaque semaine, Métrobus a expérimenté la pub sous d'autres formes, variées et douteuses : les feuilles cartonnées au plafond des rames et qui nous pendaient sur la tête ; les messages sonores crachés par des hauts-parleurs qui se déclenchaient au passage des voyageurs ; et même l'impression de pubs sur les tickets. Il y a eu aussi les affiches lumineuses à néons, chacune constituée d'une douzaine de lampes, et installées à la chaîne le long de couloirs sans fin — un dispositif peu à peu abandonné.

Depuis 2009 des écrans vidéos sont installés (merci Samsung), muets mais extrêmement visibles puisque placés à des zones stratégiques pour choper le regard.

21 novembre 2016

M.I.A. et les images interdites : "Borders"

Vieux débat : peut-on mettre en scène l'horreur ou la misère, utiliser l'image des victimes... pour en faire un produit de la pop culture ?

Fin 2015, la chanteuse M.I.A. a réalisé et publié un clip pour une de ses chansons, "Borders". La chanson ouvre l'album AIM qui est sorti plus tard, en septembre dernier.
"Borders" — appel à la liberté, et à s'unir contre un système de privilèges et de d'exclusion — met en scène des migrations de masse. Des gars qui fuient ensemble, dans le désert, sur l'eau, au travers des barrages... Les images montrent une chose rare dans le monde de la pop : une "chorégraphie de migrants" très stylisée. 
M.I.A, elle, apparaît parfois en premier plan comme un témoin de la scène, et parfois parmi les migrants, avec eux sur les coursives métalliques et sur les jonques, comme si elle les guidait ou les représentait.

7 novembre 2016

ce qu'on veut ici / ce qu'on ne veut pas ici !

À longueur de ce blog, à travers des posts abordant le monde de la pub, de la com' et des industries culturelles, je tente de comprendre et de combattre des systèmes ou des idéologies : le capitalisme, la haute finance, les régimes sécuritaires, les sectes ou l'industrie du divertissement, communément appelée société du spectacle. 
Je nourris volontiers une méfiance farouche envers tout ce qui se veut rassembleur, consensuel, tendance. De là ma critique, parfois argumentée, parfois moqueuse, contre les formes de ferveurs collectives. Ces phénomènes de masses m'apparaissent le plus souvent comme le fruit de campagnes de communication, qui visent l'engouement du plus grand nombre afin de rentabiliser des événements marchands, sportifs, vestimentaires, politiques, culturels, religieux... 

On trouve ici une volonté de comprendre ces systèmes pour mieux s'en émanciper. Ce que j'espère pour nous : réapprendre à nous entendre, à vivre les uns avec les autres, en se débarrassant des gangues de discours qui nous enferment et nous séparent.

5 août 2016

sois poli avec la police !

Il y a encore pas longtemps, même dans la pub, on pouvait se moquer des "poulets" en les mettant dans des situations un peu ridicules...



Mais les temps ont changé. Dorénavant on fait comme Renaud — le chanteur qui a embrassé un flic.

27 juillet 2016

pour en finir avec les publi-expositions

Devant les affiches réalisées pour certaines expositions, et vu la nature de ce qui y est présenté, on se demande parfois quels sont les objectifs des musées.... et si ils présentent un intérêt culturel ou mercantile.
On parle ici de ces publi-expositions présentant les jouets d'une marque, les personnages d'un éditeur de comics ou d'une franchise de cinéma à grand succès, et qui sont organisées depuis quelques années.
Il y a d'abord eu de grandes publi-expositions dans les institutions muséales française, à la gloire des industries de Wendell ou Saint-Gobain au musée d'Orsay, ou au bénéfice de Loréal, Bréguet, Bulgari, Cartier, Dior, Chanel, Louis Vuitton & Marc Jacobs,... le site web Louvre pour Tous en fait une liste presque exhaustive. L'expo Playmobil, aux Arts Déco en 2010, révèle la volonté d'ouvrir les grandes institutions aux "familles" (donc aux mômes).
Depuis, le concept des publi-expositions a été adapté aux objets de divertissement. La structure "Art Ludique - le musée" a une place à part dans ce type d'événements. Ses propriétaires, d'abord à la tête d'une galerie d'art, ont fondé en 2013 ce musée "autour du divertissement" — entendons pas là : divertissement de marque, divertissement de masse.


La première expo y fut dédiée à Pixar, le très créatif studio d'animation que possède Disney (Walt Disney avait déjà bénéficié d'une expo magistrale au Grand Palais en 2006). D'autres suivirent, consacrées aux studios Ghibli, Bluesky ou Aardman, à "l'art dans le jeu vidéo" ou aux super-héros Marvel. Elles s'adressent aux fans : en effet, il faut être motivé pour les visiter malgré le tarif d'entrée élevé, alors qu'on n'y découvrira pas de créations originales mais seulement les méthodes de travail, le parcours des créateurs, des travaux en cours et des objets utilisés pour les films... Arts Ludiques poursuit l'objectif informulé de fabriquer du mythe autour de grandes marques.

10 juillet 2016

musée du quai Branly - Jacques Chirac : quand relation coloniale devient dialogue des cultures

La publicité faite pour l'exposition "Jacques Chirac et le dialogue des cultures", au musée du Quai Branly, risque de provoquer de la colère et de l'incompréhension. Cette expo a été inaugurée le 21 juin et la veille, le musée s'était opportunément rebaptisé « Musée du quai Branly-Jacques Chirac ».
Un autre Jacques.
OK, c'est lui qui a soutenu le projet de ce musée. Mais faudra-t-il s'habituer à ce genre d'expo à la gloire de chefs politiques ?

Ce n'est pas la première grande exposition sur une personnalité industrielle ou politique. On se souviendra de la révoltante exposition sur l'empire industriel de Wendell, en 2004 au musée d'Orsay. Elle était financée par la famille de l'industriel et présentée par son descendant, le baron Ernest-Antoine Sellières, alors président du Medef. L'expo "Louis-Vuitton - Marc Jacobs" aux Arts décoratifs, à Paris en 2012, est aussi un événement "culturel" qui confine au conflit d'intérêts. Le site web Louvre pour tous, qui apporte un regard critique et éclairant sur l'actu des musées, fourmille d'exemples de ce qu'on appelle désormais des publi-expositions (1). Ces opérations permettent de redorer quelques blasons et de faire briller une image parfois ternie par certains choix politiques...
Cette nouvelle publi-exposition nous présente le "portrait culturel" de Chirac, dressé pour l'occasion. Elle évacue les saloperies et embellit ce qui reste ; elle gomme les alliances foireuses et les méthodes de ripoux qui jalonnent sa longue carrière, pour présenter une hagiographie.
Tout a été très bien fait. Le commissaire de l'exposition n'est autre que Jean-Jacques Aillagon, aux Affaires culturelles de Paris quand Chirac en était maire, puis ministre de la culture quand il était président ; son assistant est Guillaume Picon, historien spécialiste des... rois de France. Ce n'est pas une blague, seuls les méchants et les cyniques trouveront à se moquer.
Jean-Christophe Castelain, dans le Journal des Arts, n'est pas très complaisant : « De deux choses l'une, soit c'est un portrait culturel et l'exposition devrait s'en tenir là, soit c'est un portrait tout court et il convenait de montrer aussi le bilan du candidat de la "fracture sociale" »

Chirac passe aujourd'hui pour un gentil gars, proche et aimé du peuple. « Les erreurs de ses deux mandats à l'Elysée s'effacent peu à peu. Il ne reste plus chez les Français que le souvenir d'un homme attachant qui défendait des valeurs humanistes », selon un de ses anciens ministres. Il faut avouer que Sarkozy et Hollande font dire à beaucoup de monde que "c'était mieux avant". L'amnésie collective aura-t-elle raison de la réalité ?
le logo du musée
Chirac a bâti son image d'homme de culture en révélant il y a 20 ans son intérêt pour les statues taïnos et les "arts premiers". Mais cet intérêt, c'est celui des touristes qui rapportent des objets rituels ou des sculptures traditionnelles, puis qui les séparent de leurs fonctions originelles pour les placer sur la cheminée ou sur le marché de l'art. (2)
Le "dialogue des cultures", pour Chirac, c'est le dialogue entre un chef et ses sujets, entre un maître et ses élèves, entre un parrain et ses seconds couteaux. A l'image du rapport qu'il a toujours entretenu avec les pays dont sont issus ces arts premiers qu'il apprécie. 

Jacques Chirac et Omar Bongo
Certains parleront d'une relation paternaliste — mais un père soigne ses mômes ; il serait plus juste de parler de relation coloniale. Une relation d'intérêts. 
Un genre de relation qu'a initié De Gaulle (« Les Etats n’ont pas d’amis. Ils n’ont que des intérêts », disait-il) et qu'ont perpétué tous les présidents de la 5ème république.



2 juillet 2016

Écoute ta passion, fais confiance à ton coeur ! ACHÈTE !

GigaGym - Quand la publicité nous suggère d' "écouter notre passion" pour appeler à nous inscrire dans un club de muscu. Moi, je ne sais pas trop où elle est, la passion, à part celle qu'on peut cultiver pour son propre corps... Mais bon, chacun son truc.
"Ta passion", elle a bon dos. C'est comme "ton ambition", "ton instinct" ou "ton destin", elle est cette part de notre identité que la pub flatte pour encourager les achats. Ces concepts sont souvent utilisés pour les enseignes sportives, qui nous laissent penser que notre corps est ce qu'on a de plus personnel —peut-être parce que c'est ce qu'on a de plus visible. 

25 avril 2016

pas de belles photos sans mon iPhone nouveau !

Ah, la force de persuasion des publicitaires !

Des photos d'utilisateurs de l'iPhone 6 ont été sélectionnées pour être affichées en public. L'évidence saute aux yeux : jamais on n'a vu d'aussi belles photos qu'avec ce nouveau modèle :




Pris d'un doute, j'ai voulu réussir mes photos avec d'autres appareils. Résultat : 


Je sais maintenant qu'il n'y pas de belles photos sans l'iPhone 6, mais d'autres incrédules, pour en avoir le cœur net, ont shooté les mêmes sujets AVEC et SANS l'iPhone 6 : là encore le résultat est incomparable. (j'ai même failli titrer cet article : "l'iPhone a mué, il nous laisse sans voix !", mais je craignais qu'on n'y entende rien...)

Voilà, vous êtes convaincus. Merci d'avoir choisi l'iPhone 6. 
Et pensez bientôt à vous mettre à jour, en achetant l'iPhone 6 S !

24 avril 2016

La Macif et l'illusion du pouvoir

Ayé c'est l'heure de la révolte !
Le peuple, y veut le pouvoir !
Voilà que les manifs pour la démocratie, les mobilisations pour les migrants, les luttes contre le traité de libre-échange transatlantique, les Nuits debout, les ZAD, tout ça... et ben tout ça, ça fait des émules dans les entreprises, même parmi les sociétés d'assurance d'immobilier et de véhicules : si si, regardez, la MACIF rejoint le mouvement pour nous redonner le pouvoir ! Ouééé !!!

Cette campagne publicitaire tendance garantira sans doute des parts de marché à la MACIF. Quant à l'idée de prendre le pouvoir, elle se dissout comme d'habitude dans ces pub fun, colorées, souriantes et illusoires.

Avec la MACIF, regagnez le pouvoir ! 

campagne dans le métro, affiches de 4m x 3 m


31 mars 2016

Pour les "48H BD", Lucky Luke est devenu très fréquentable.

Il fut un temps où Lucky Luke avait une tête de brutasse. L'époque où il incarnait la loi du flingue qui régnait Far-West. L'époque du 1er tome de ses aventures, "la mine d'or de Dick Digger".
Puis il s'est affiné pour paraître plus avenant, mais la clope au bec.
Dans les prudes années 80, on lui a enlevé la cigarette : l'air du temps était moins enfumé comme l'exigeait la censure, Luke s'est donc mis à machouiller un brin de paille.

Aujourd'hui, pour rameuter les familles pour le festival 48h BD, on lui a donné... un sourire ! Lucky Luke est maintenant sain et fréquentable, il a une vraie gueule de stewart.

14 mars 2016

L'armée de Terre recrute des jeunes qui kiffent l'aventure.

Quand il s'agit de légitimer les manœuvres militaires impérialiste, comme l'opération Barkhane au Mali ou celle de Pamir en Afghanistan, les communicants de la Défense jouent la carte de l'aventure, du fun et de la fierté.
La campagne de recrutement 2016 pour l'Armée de terre est lancée et s'étale sur les panneaux, les bus, les murs d'établissements publics. Les 4 visages placardés qui incarnent l'Armée de terre se veulent représentatifs de "nos" recrues, à l'image de ce que le gouvernement veut montrer. Dynamiques, ils peuvent être des deux sexes, de couleurs et de religions diverses et avec des looks variés. Le temps est venu de casser au moins dans la com' l'image de l'uniformité et de la rigidité.

Marion est une femme. Elle a un visage lumineux mais nous envoie un regard "minimum syndical", genre : "OK, je regarde l'objectif mais je suis occupée, là". 
Jean porte le blason de la France, et il incarne parfaitement la jeunesse d'origine étrangère "intégrée". 
Gatien est un surfeur, son truc c'est de repousser les limites autant que ses poils au menton. Son petit message : "t'inquiète, ici, on  t'obligera pas à te raser". 
Demba, même avec son prénom africain, a l'air rempli de la fierté que lui confère son statut de "combattant pour la liberté". Ou alors il s'emmerde à mort ?
Ils sont là, ces soldats qui acceptent de jouer le jeu, souvent illégitime, de la défense nationale.

 
On retrouvera nos héros sur la page Facebook de l'armée de terre et à travers la vidéo officielle de la campagne... On peut y lire : "J'ai soif d'aventure pour ceux qui ont faim de liberté". Oui, vous avez bien lu : ça ne veut rien dire. "Toujours solidaire, jamais solitaire" ; "Je suis le gardien de valeurs qui n'ont pas de prix" ; "Toujours debout, j'avance pour faire reculer la peur" ; "je veux être le nouveau souffle après la tempête". Poésie, espoir, vent de liberté, on se croirait dans un pouhème de Jacques Prévert. 
Mais cette campagne vend surtout de l'aventure aux futures recrues. "Allez les jeunes, allez voir du pays, éclatez-vous, c'est pour la patrie, et niveau budget des opérations militaires, c'est open bar !... Il est vrai que la lutte contre le terrorisme a justifié ces dépenses et la multiplication des forces de l'ordre. (ce que confirme Alain Cuny, responsable de la campagne de recrutement : « les objectifs de recrutement sont passés de 15 000 soldats contre 10 000 en moyenne les années précédentes ».)
 
Dans des espaces publics comme la gare Saint-Lazare à Paris, les murs sont recouverts d'un visuel clamant que l'uniforme de l'Armée de terre est "l'uniforme d'une vie pas uniforme". Bravo les pubards pour la trouvaille !

Pendant ce temps, notre président piétine les libertés en décorant de la légion d'honneur le prince saoudien Mohammed Ben Nayef. Pendant ce temps, le pouvoir ferme les yeux à s'en péter les paupières sur les conditions de survie des immigrés vivant ici ou bloqués à nos portes, et sur l'exclusion dont souffrent des milliers de familles françaises. Pendant ce temps, le gouvernement tente de pérenniser l'état d'urgence. 
Pendant ce temps, nos pauvres et nos exclus, ils en ont, de la liberté. 
Ils sont tellement libres qu'aucune de nos institutions ne peut les protéger.


22 février 2016

Ce cinéma qui défend la cause des femmes... avec un casting anti-féministe

On a parlé récemment des "films proche-orientaux sur les femmes en milieu patriarcal", et de la tendance actuelle du cinéma à parler de femmes "hors-normes".
Avec quels critères physiques ces productions représentent-elles les "femmes iconoclastes", celles qui luttent contre les normes établies ?

La beauté des acteurs au cinéma est toujours un gage de succès : il est plus confortable, pour le spectateur, de s'identifier à un personnage attirant.
Les grandes productions rivalisent donc de bombasses, la recette est vieille comme l'industrie du cinoche : des moues sensuelles, des mentons pleins d'assurance, des décolletés frais, des regards aériens et des chutes de reins, rien de nouveau.
Pour les films du Proche-Orient qui parlent de la reconnaissance des femmes dans les sociétés patriarcales, c'est la même chose et c'est spécifique en même temps. Le premier rôle est généralement une jeune et très jolie femme gracieuse, au regard profond et au visage frondeur... c'est elle qui incarne toutes les autres femmes de ce milieu.
(Voici les images des héroïnes de : Maasan, La séparation, Une femme française, Peur de rien, My sweet pepper land, La source des femmes.)

Mais justement : on pourrait espérer une autre recette pour de tels films ! Parce que quand on est animé par quelque chose qui ressemble à du féministe, on a envie que le rôle d'une femme combattive ne suive pas forcément des critères d'apparence.