20 mars 2009

Boy-A

BOY-A :
L'adaptation au cinéma du roman de Jonathan Trigell ("Jeux d'enfants", en Série noire) par John Crowley est un film captivant. L'intrigue se noue autour de cette question : peut-on devenir un citoyen normal quand on a commis un acte irréparable par le passé ? Peut-on s'inventer un présent, faire comme si les actes passés ne nous avaient pas construit ? La réponse est contenue dans la question, bien sûr, mais c'est l'intrigue qui importe, l'évolution du personnage dans le monde.
Jack, le jeune homme qui tente de refaire sa vie, apparaissant comme vierge à nouveau, est incarné par Andrew Garfield, un drôle de visage tendre et un corps tendu, des nerfs à fleur de peau, une présence incroyable.
Le film lui-même est remarquable par son côté aérien, presque imaginaire, alors que sur ce sujet, beaucoup auraient misé sur le rythme vif et le suspense. Non, là, les images sont au plus près des visages, des gestes, des sensations, des émotions. La peur. Le désir. La colère. Emotions renvoyées au spectateur avec une puissance énorme, avec une lenteur nerveuse. Teintes blanches, fauves, organiques, gros plans et contours flous parfois, impressions de mystère continu qui plane sur le présent.
Ce sont des flash-back dans le passé qui vont éclairer le mystère, et nous faire comprendre tout l'enjeu qu'il y a à oublier le passé.
Un film immense sur l'adolescence, la mémoire, la mort et l'amour.

Té, j'en suis sorti tout chamboulé.

L'uniforme de la rébellion.

Dreadlocks. Saris ou pantalons thaïlandais. Vestes aux motifs tibétains fabriqué "équitable". Balles de jonglages et djembés. Baskets de skatter, rires façon Beavis et Butthead.
US go home, anticapitalistes, pro-Arabes, écolo, barrettes de shit. Reggae-musette engagé, world music, techno-dub, I-pod, peau nette bien soignée.

Les uniformes, décidément, ne sont pas seulement arborés par les serviteurs du patronat...