1 juin 2025

TCE 2005 : quand on devait voter OUI "contre Auschwitz et pour Airbus"

Pour fêter les 20 ans du NON au TCE, voici un florilège d'arguments à la con qui avaient servi à justifier le OUI.

En 2005, les pro et les anti-TCE s'affrontaient, parfois même dans la rue, autour du Traité Constitutionnel européen (TCE). Les OUI-OUIstes comme on les appelait, chefs du PS, de la droite et toutologues TV, partisans d'une concurrence libre et non faussée à l'échelle européenne, rivalisaient d'imagination pour nous faire choisir le OUI. Plutôt que de nous dire "On va élargir l'oppression capitaliste" ou "On va sacrifier les salaires et servir les actionnaires" ils nous servaient des discours délirants, dont j'avais fait une liste.

Vous connaissez ces gens : à moins qu'ils soient morts ou qu'ils n'aient plongé pour viols, ils sont toujours en place aujourd'hui.

 


«Parfois, le OUI simple est plus efficace que le non complexe — et réciproquement.» (Jean-Pierre Raffarin, RTL, 9.4.05)

«Le NON, c'est le déchaînement médiocre des intérêts corporatistes». «Ne laissons pas le subalterne et la chienlit démagogique envahir l'horizon» (Claude Imbert, Le Point, 31.3.05)

«Voter contre ce traité, ce serait voter contre nous-mêmes, contre l’histoire, contre le socialisme démocratique.» (Jack Lang, Le Nouvel Observateur, 21.10.04)

«Si la France vote NON, nous serons privés de jeux Olympiques !» (Jack Lang, RTL, 9.4.05)

Voter non est «un délit de démocratie», selon Jack Lang. (Cité par le Figaro, 1.4.05)

 «Il y a eu deux événements importants cette semaine qui expliquent pourquoi l'Europe est une nécessité absolue quand on est républicain. L'un est Auschwitz, l'horreur, l'abomination. Une Europe pour dire plus jamais ça, pour être un rempart contre la barbarie. L'autre fait qui est tourné vers le futur, c'est le nouvel Airbus. […] En juin prochain, on votera pour ou contre l'Europe, point final.» (Jack Lang, TF1, 25.1.05)

« Dire oui au traité, c’est plus que jamais dire à Bush que nous ne le laisserons pas faire. Dire non, c’est apporter un soutien de plus à ce fauteur de guerre, c’est déstabiliser l’Europe et donc faire le jeu de l’impérialisme américain.» (Jack Lang, cité par Libération 5.11.04)

Le NON «va consister à flatter les passions qui font une France réactive, conservatrice, étatiste, égalitariste, passions négatives et réactives, passions qui nous isolent et sur lesquelles on ne peut guère construire que du ressentiment.» (François Éwald, Les Échos, 5.10.04)

«Le NON se nourrit de la colère, le OUI de la raison» (Christophe Barbier, l'Express, 21.3.05)

«On voit bien que les arguments du NON sont des arguments simples — non à ci ! non à ça ! — et que les arguments du OUI font plus appel à la réflexion»  (Jean-Marie Colombani, France Culture, 26.3.05) 

«Les arguments du NON sont les plus faciles et les plus populistes»  (D. Strauss-Kahn, RTL, 20.3.05)

«Le NON, c'est du populisme, c'est ce qui a conduit l'Italie d'autrefois à ce que l'on sait.»  (Martine Aubry, Le Figaro, 01.04.2005)).

Le NON cristallise tous les mécontentements. On a là une fédération de grincheux de toute sorte, si je puis dire.»  (Luc Ferry, LCI, 19.2.05)

«Plus que jamais, le monde a besoin d’Europe pour se moins mal porter.» (Olivier Duhamel, JDD, 18.7.04)

«L'évidence et le bon sens appellent à voter OUI. [...] Mais la démagogie est, en politique, plus difficile que la pédagogie. Pour l'heure, seul le NON fait du tapage. Le OUI a la discrétion d'une violette cachée dans les herbes folles de tous les mécontentements et de tous les tapages.» (Alain Genestar, Paris Match, 24.3.05)

 « Moi, mon idée dans cette affaire, c’est le bon vieux proverbe de ma grand-mère : “un tiens vaut mieux que deux tu l’auras”. Le projet de constitution européenne n’est pas parfait, loin de là. Mais elle est où la perfection ?» (Alain Rémond, Marianne, 27.11.04)

«La bataille pour le OUI sera dans ces conditions évidemment la grande bataille pour la liberté de notre continent, et je l’espère la grande défaite de tous ces altermondialistes qui ont tout à la fois la candeur et l’impudence de se déclarer “antilibéraux”, disons plus simplement ennemis de la liberté.» (Alexandre Adler, Le Figaro, 20.10.04)

« Ceux qui sont, au sein du Parti socialiste, contre le marché et contre la concurrence, il sont pour quoi ? Ils sont pour quelque chose de plus dirigiste que la Chine communiste d’aujourd’hui ?» (Alain Duhamel, RTL, 15.11.0 4)

«Si le OUI l’emporte, le PS accomplira l’abjuration officielle de la matrice marxiste. C’en sera fini du mythe de la rupture.» (Christophe Barbier, L’Express, 4.10.04)

On termine avec le bon samaritain de Betharram ? 

Si le NON l'emporte, «je vous le dis de toutes mes fibres ; il pleuvra plus de 40 jours !» (François Bayrou en réunion publique, cité dans Le Monde, 31.3.05)

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