Pierre Cornette de Saint Cyr est un commissaire-priseur, un de ceux qui font la pluie et le beau temps sur le paysage du marché de l'art. Après des études d'ingénieur puis de droit, il achète des dessins anciens qu'il décide de revendre, commençant ainsi une carrière de collectionneur et de commissaire-priseur. Promoteur habile, il a pu, avec son bagout et son réseau, faire de certains artistes des références.
Ayant récemment croisé sa route et entendu son témoignage lors d'une interview par une conservatrice venue avec ses collègues, j'ai réalisé combien son réseau relationnelles étaient indispensables à son succès : on comprend en l'écoutant que sur le marché de l'art, une œuvre d'art a beaucoup plus de valeur par la notoriété qu'on donne à l'artiste que par ses qualités propres.
Pierre Cornette tape sur l'épaule, tutoie, flatte, cabotine comme un habitué des mondanités, avec l'assurance propre aux puissants. Ancien sportif, il est imposant, charismatique, on sent qu'il ne doute pas. Qu'est-ce qui fait sa compétence ? sa sensibilité artistique, ou bien sa capacité pour imposer ses découvertes comme des références incontournables ?La question est d'autant plus pertinente qu'à son niveau (c'est quand même le plus célèbre des commissaires-priseurs français !), il est difficile de discerner la limite entre la sensibilité artistique et le savoir-faire marchand.