16 avril 2025

"Woke", "wokisme" : un inventaire de la production éditoriale pour savoir qui utilise ce concept

"Woke", "wokisme", "les wokistes".

On sait que ces mots, qui ont envahi le champ médiatique, servent à disqualifier les mouvements d'émancipation et de défense des droits sociaux. Mais qui utilise ces mots et dans quel but ? 

Pour le savoir précisément j'ai inventorié les livres qui mentionnent ces mots, parus de mars 2023 à avril 2025. (Merci Electre, qui est la base de données qui référence tous les livres commercialisés.)

Sur 47 livres :
- 40 dénoncent le "wokisme", un supposé mouvement "woke" et des gens appelés "wokistes".
- 7 étudient l'instrumentalisation de ces mots, mais sans constater l'existence d'une idéologie woke ni d'un mouvement wokiste.
- AUCUN AUTEUR ne se revendique woke.
 
Ce qu'on peut conclure : le concept de wokisme est un fantasme d'idéologues réactionnaires, qui sert à disqualifier un mouvement qui, en réalité, n'a aucune existence. Le mot woke a ceci de pratique qu'il permet de dénoncer de façon bien large : les mouvements écologistes, les luttes anticapitalistes, antiracistes, queer, féministes, contre la LGBTphobie, mais aussi les champs d'études sur toutes les formes d'oppressions - de classe, raciale, sexuelle, de genre, validiste, spéciste, industrielle. Le mot amalgame aussi certains secteurs d'activité, jugés comme contestables et qu'il faudrait donc démanteler : cultures populaires, secteur associatif, enseignement, champ social, syndicalisme, journalisme indépendant, etc.
"Woke" est un mot-valise. Une très grosse valise :