26 mars 2011

comment réagir à la poussée FN ?

à droite : Alexandre Gabriac, candidat FN à Grenoble
La popularité actuelle de l'extrême-droite fait naître plusieurs réactions : on entend des experts télé qui peinent à donner des explications et parlent honteusement de tentations "populistes" des masses, on entend aussi des représentants de parti dominants qui rejettent la "faute" sur le parti opposé. Et ceux qui comptent se rassurer en croyant que le vote FN est un non-vote.

Sur cette toile de fond bordélique, il y a les réactions salutaires de certains mouvements anti-fachos ou foncièrement anticapitalistes. (*)


Un communiqué intersyndical CFDT / CGT / FSU / Solidaires / UNSA : "La préférence nationale n’est pas compatible avec le syndicalisme !"
sans rejeter la faute de cette popularité du FN sur les insuffiances d'autres partis, le texte rappelle ce que brandit le FN : "l'exclusion, le rejet de l'autre, le repli de la France sur elle-même et la fermeture des frontières, la désignation de boucs-émissaires, la dénonciation de l'immigration comme responsable de tous les maux...". Ces organisations syndicales se disent déterminées à empêcher l’instrumentalisation du syndicalisme par le Front national. C'est pas plus mal, quand on sait le nombre de syndicalistes et d'ouvriers qui lorgnent vers le FN.

Il y a aussi un appel dont plein d'orgas, asso et syndicats sont signataires et qui porte un drôle de titre : "d'ailleurs nous sommes d'ici". C'est un appel à une mobilisation large pour converger vers un jour d'actions le 28 mai "partout en France", et assorti d'une pétition. Là, clairement, on n'y parle même pas du FN, mais seulement du caractère raciste et violemment anti-social du gouvernement. C'est important de le rappeler : lutter contre l'UMP et ses thèmes de prédilection, c'est écraser les racines pourries du FN.

Bravo à ceux qui refusent de diaboliser l'ennemi mais lui font face : fièrement, honnêtement, sans avoir rien à cacher et sans prendre des postures moralisantes.

(*) : Je fais le lien volontairement entre extrême-droite et capitalisme. Le libéralisme, en créant des inégalités, de la frustrations et de la défiance, fait le lit de l'ignorance et de la haine — les deux mamelles de Marine le Pen). Et puis, le libéralisme est poussé à exercer un ordre policier pour maintenir un désordre social en faveur des puissants ; les acteurs du libéralisme sont amenés à désigner des "fauteurs de troubles" pour faire diversion, à pointer des boucs-émissaires pour éviter qu'on s'en prenne à eux-même. 
L'injustice sociale nourrit le FN. Inversement, le FN nourrit l'injustice sociale, ne l'oublions pas — il n'y a qu'à voir la désagrégation sociale des villes FN, les choix économiques des leaders du parti et leurs connivences financières et politiques, les grandes et vieilles familles qui animent le parti, prêtes à tout pour sauver leurs privilèges de fin de règne...

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