Révolution selon la Générale d'optique |
Avec Cdiscount.com, prenez le pouvoir. |
Dans ces situations, un contrat est signé entre une institution commerciale et une personnalité, où chacun joue un rôle au bénéfice de l'autre.
En plus du mensonge, il y a un dévoiement des idéaux : ces annonceurs moquent les luttes qu'elles mettent en scène. Ils piétinent ainsi les idéaux de solidarité, de liberté portés par les mouvements syndicaux, associatifs ou communautaires, ou issus de la Révolution française, de la Commune ou des mouvements de résistance. La méthode consiste à évacuer toutes références à l'oppression, au capitalisme, à l'injustice sociale, et à assaisonner les pubs de couleurs acidulées et de beats dansants, puis à mettre la campagne au service du commerçant.
Les slogans "Il est interdit d'interdire", "No future", "Prenez le pouvoir", "Défie les règles" deviennent des arguments de vente — et on sait que du slogan politique au slogan commercial, il n'y a qu'un tout petit pas.
Les slogans "Il est interdit d'interdire", "No future", "Prenez le pouvoir", "Défie les règles" deviennent des arguments de vente — et on sait que du slogan politique au slogan commercial, il n'y a qu'un tout petit pas.
Leclerc a récupéré les codes visuels des affiches de mai
68. On a vu des clips pour des des bagnoles françaises, ou italiennes ou pour des téléphones mobiles, accompagnés des chansons des Clash, des Specials, voire de reprises des Ramones ou de Sid Vicious. Un film pour une banque fait entendre la chanson "Free" de Stevie Wonder. Apple convoque Einstein ou Picasso dans sa campagne "Think different". La banque ING placarde la tronche de Karl Marx défendant l'enseigne. Un jeu à gratter s'adresse aux "camarades" joueurs. Wolkswagen associe son sigle avec celui de l'anarchie. Et Coca-Cola ou Suchard parviennent à faire passer les dictateurs comme Mao et
Lénine,
comme des figures ringardes et marrantes...
La comm' débile des pouvoirs publics |
la COP21 et son affiche "Pandarévolution |
La récupération de la révolte par la pub est visible tous les jours, télé, affiches, presse, à longueur de journées par tous les modes de communication. Mais cette récupération ne peut se faire qu'à une condition : que les consommateurs soit assez ignorants ou paresseux pour oublier les causes de nos révoltes. Les pubards ont intérêt à cultiver cette ignorance-là. C'est à nous de rappeler l'oppression et la violence sociale qui à chaque fois ont généré la résistance et la subversion.
La justice, la liberté, la solidarité, ce sont des idées, pas des slogans.
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