9 novembre 2010

Les Juifs et Jean-Luc Godard

C'est admis, Godard, grand cinéaste, va recevoir un Oscar, mérité, car il récompense une oeuvre.
Par ailleurs... par ailleurs, j'apprends que Godard s'est permis de belles envolées. Du genre :

"Ah, c’est toujours la même chose, les Juifs vous appellent quand ils entendent le bruit du tiroir-caisse."

"les attentats-suicides des Palestiniens pour parvenir à faire exister un Etat palestinien ressemblent en fin de compte à ce que firent les juifs en se laissant conduire comme des moutons et exterminer dans les chambres à gaz, se sacrifiant ainsi pour parvenir à faire exister l'Etat d'Israël" (...) "Au fond, il y a eu six millions de kamikazes"- interview lors du tournage de "conversations avec Jean-Luc Godard".

Le cinéma d'Hollywood : un business "inventé par des gangsters juifs". (Même si il avouait une fascination pour les gangsters, il oublie les Grecs, les Arméniens, les Italiens... rarement juifs)

"Sale Juif !", au producteur producteur Pierre Braunberger

etc.

Alors ? antisémite ou pas ? Faut-il d'ailleurs trancher ?
"Si l'on me demande si Jean-Luc Godard est antisémite, je répondrai non. Mais c'est plus compliqué que ça. Ce qui est sûr, c'est que c'est un antisioniste convaincu, et qu'il se permet des raccourcis dangereux, douteux, sujets à controverse, par goût de la formule provocante."
Jean-Luc Douin, journaliste au Monde.

Selon certains, on n'est pas antisémite tant qu'on reste dans la parole et dans la fabrication d'image. Selon cette logique, on n'est antisémite que dans les actes.
Allons-y, alors, lâchons-nous : bavons, appelons à la haine d'une population, jouons avec les amalgames qu'on veut, libérons notre fiel contre les Juifs : ce ne sont que des mots, des "formules provocantes", mais pas de l'antisémitisme.
Il y aura toujours assez de penseurs de chambre pour nous protéger, en disant... qu'il ne s'agit que d'un discours pro-palestinien.

Je rappelle qu'on a dit la même chose, pendant très longtemps, à propos de Dieudonné notamment, avant de se rendre à l'évidence : les blagues et les provocations révèlent toujours le fin fond de la pensée, et d'ailleurs une blague homophobe ou anti-nègres répugnerait à celui que l'homophobie ou le racisme rebutent (sauf pour rire du racisme)
Ici, pour moi il s'agit bien de dénigrer, de ridiculiser "les Juifs", et de légitimer les torts qui leur sont faits. J'ai le culot d'appeler ça de l'antisémitisme.

Démerdez-vous avec les formules, jouez sur les mots, mais tout cela reste inacceptable.

3 commentaires:

  1. drôle de truc pour un type qui avec son Histoires du cinéma a pondu un machin qui faisait bien travailler les camps, la mémoire, tout ça, tout ça. c'est pas beau de vieillir.

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  2. Il n’y a que la vérité qui blesse.

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    1. Ce qui signifie ?... Et là, il faut expliquer ou bien vous taire.

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